Grimisuat apparaît dans des actes officiels au 13e siècle. Elle y figure sous le nom de Grimisuat, Grimseln en allemand, Grimisolium en latin.
L’appellation Grimisuat est fixée à la fin du 18e siècle avec la généralisation de la langue française.
Jusqu’en 1798, les habitants de Grimisuat dépendent principalement de l’évêché de Sion. Certaines terres et habitations relèvent aussi du chapitre de la cathédrale. A ces influences s’ajoutent celles des seigneurs d’Ayent qui possèdent des biens et des droits à Grimisuat.
Dès la fin du 18e siècle, la Communauté des habitants de Grimisuat s’organise à travers différentes suzerainetés avant d’obtenir une relative indépendance.
Une commune authentique
Grimisuat respire l’authenticité. Plusieurs édifices, témoins de son histoire, sont à découvrir:
- L’église dédiée à Saint-Pancrace (1193) abritant des fresques datant de 1626. Son élégant clocher roman date de la fin du 12e ou du début du 13e siècle.
- Le château-tour (env. 1200) est l’un des symboles de la commune. Ancien château, cet édifice a été utilisé comme cure du 16e siècle à 1981.
- La chapelle de la Vierge (1718) sise à Champlan.
bannière communale
L’ancienne bannière de la commune de Grimisuat offrait une représentation de Saint-Pancrace. Celui-ci occupait l’essentiel de la surface et son nom prédominait et égalait en taille celui de la commune. Les armoiries de Grimisuat étaient reléguées à une place mineure dans le décor. Au verso, l’écusson valaisan entouré d’une couronne de feuilles de chêne était placé entre deux inscriptions : “Dieu nous protège” et la devise confédérale : “Un pour tous, tous pour un”.
Cette vision d’une esthétique populaire de fin XIXe siècle, paraît aujourd’hui plus proche d’une bannière paroissiale issue d’une époque où commune, bourgeoisie, paroisse ne formaient pratiquement qu’une seule entité.
La nouvelle bannière communale dans sa forme moderne et épurée assure une continuité, mais privilégie l’identité de la commune par la mise en valeur de ses armoiries, dont les seules couleurs sont utilisées pour l’ensemble, renforçant ainsi le sentiment d’unité.
Le lien avec son saint-patron est maintenu par les attributs représentés : l’épée qui est l’instrument de son supplice et la palme, attribuée traditionnellement aux martyrs, qui représente la victoire de la vie éternelle sur la mort. La figure de Saint-Pancrace n’est plus l’élément central de la bannière mais son nom s’inscrit en latin sur la lame de l’épée.
On ne sait pas grand-chose de Saint-Pancrace. Il apparaît dans la Légende dorée de Jacques de Voragine, un moine du XIIIe siècle qui a retranscrit les récits des vies des saints, qui pour la plupart se transmettaient par tradition orale depuis parfois plus d’un millénaire. Ses textes sont à la base d’une grande partie de l’iconographie religieuse depuis le Moyen-Age.
Pancrace, un jeune homme de 14 ans, fils de famille illustre, aurait été décapité sous l’ère de Dioclétien pour avoir affirmé sa foi ; d’où ses attributs.
En ce qui concerne les armoiries de la commune, le lys blanc symbolise traditionnellement en héraldique la souveraineté ; c’est un attribut monarchique. Dans l’iconographie chrétienne, c’est une fleur essentiellement attribuée à la Vierge, particulièrement dans la scène de l’Annonciation en tant que symbole de pureté.
Les étoiles d’or sont généralement associées à l’idée de noblesse et de vertu. Dans certaines communes, elles peuvent parfois correspondre au nombre de villages.
La précédente bannière aura servi plus d’un siècle et témoigne d’un autre temps. Celle-ci s’inscrit aussi dans l’esthétique de son époque et, si la commune de Grimisuat existera encore en tant qu’entité politique indépendante dans un siècle, ou lorsque se posera à nouveau la question de la réalisation d’une nouvelle bannière, les responsables futurs s’interrogeront aussi sur notre choix, sur notre époque, qui leur paraîtra alors si éloignée.